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« Open Exploration », l’exploration ouverte

C’est l’innovation qui a besoin d’innovation. Une nouvelle manière d’innover à notre manière d’innover. Une disruption à la disruption. La Suisse, championne de l’innovation ? C’est juste que les autres sont pires ! L’homme, un inventeur-né ? Il serait alors temps qu’il grandisse.

La dernière vente d’une start-up romande, Lemoptix, porte sur un mini-projecteur laser; on pourra, à terme, l’intégrer directement aux smartphones. Ne manque plus qu’il ne fasse le café ! Un collègue Steve Sheraton avait créé la iBeer il y a 10 ans déjà, un vrai succès commercial avec 120 millions d’utilisateurs. Voilà où on en est.

Quand un système dominant est en échec, il sera d’autant plus virulent à combattre tout remplaçant. L’innovation est laissée aux rêveurs solitaires et aux multinationales assoiffées. Les seuls projets prometteurs sont rachetés pour être rangés au fond d’un tiroir à oubliettes. La poule dort dans l’œuf. Et l’on vote le prochain budget.

Moultes techniques de créativité reconnues sont juste inconnues : TRIZ, Bono, ou biomimétisme sont bannis des écoles. Comme si on gardait nos meilleures idées pour plus tard. Comme si le Kamasutra ne servait qu’à la masturbation.

Les « challenges » comme SpaceX n’ont rien apporté de visionnaire. Si l’open innovation a pu naître grâce au net, elle n’a, elle, jamais vraiment décollé ; seul Coca-Cola l’a usé à son avantage. Pas pour innover, juste pour redorer son image éternellement identique. Demandez d’ailleurs autour de vous qui connaît l’open innovation, et comptez ceux qui en parlent avec passion.

D’ailleurs, tiens, connaissez-vous l’open innovation, l’innovation « ouverte » ? J’en vois déjà se ruer sur wikipedia… Elle consiste en substance à demander à un grand nombre de personnes de trouver la solution à un seul problème donné, contre récompense trébuchante définie d’avance. Cette technique permet d’avoir des milliers de cerveaux qui planchent simultanément sur un seul os, et s’est révélée sublimement efficace. Mais tellement ignorée… Pourtant, ceux qui cherchent le font avant tout pour le « challenge » justement, et les honneurs de l’Euréka se trouve être plus fort que le bifton pour faire avancer l’homme.

La surpopulation a ceci de bon, qu’elle fournit plus de ressources pour résoudre nos impossibilités. Statistiquement, plus nous sommes, plus de chances d’avoir un génie est grande. Un terreau parfait pour l’open innovation. Et pourtant…

Bien sûr il est temps d’enseigner à très large échelle les méthodes de créativité. Évidemment il est l’heure de stimuler l’open innovation dans l’ensemble du village global. Mais ce n’est pas d’aller plus loin qu’il s’agit aujourd’hui. C’est d’abord de faire un pas en arrière.

Personne ne m’a enseigné l’open exploration. J’ai dû en inventer le terme pour pouvoir trouver un vague article sur le sujet. Avant même l’open innovation, je vous présente l’open exploration.

Le vrai problème n’est pas de trouver la solution, la solution est de trouver le vrai problème. Si l’open innovation c’est trouver la meilleure solution, l’open exploration c’est trouver le pire des problèmes ! Aucun vent n’est favorable à celui qui ne sait pas où il va. Fixez l’objectif, et chacun voudra y arriver en premier. S’il faut être bête pour être intelligent…

L’innovation ne doit pas nous faire foncer plus vite dans le mur, elle doit nous permettre de sauter par-dessus. Elle ne doit plus être un facteur de croissance, mais de durabilité. Elle ne doit plus servir l’individu, mais la communauté. Si les technologies nous ont permis de grandir, comportons-nous donc à présent comme des adultes, sans plus attendre.

La simplicité est la sophistication suprême, a écrit Léonard de Vinci. Elle est en fait notre seule option ; la seule qui perdurera jusqu’à nos arrières arrières arrières petits-enfants. Ce n’est pas un retour en arrière, mais un vrai bond en avant. Pas une déconstruction, mais une purification. Elle est à portée de main, il suffit de tendre le bras.

La nature n’a eu de cesse d’innover au travers des âges. Si elle avait breveté tous ses procédés, elle serait la plus vieille et la plus grande entreprise innovante ici-bas. Le « biomimétisme » consiste à imiter les solutions imaginées par les plantes et les animaux pour leur quotidien. Il a pour sûr encore bien à nous apprendre. Peut-on rêver de meilleur professeur ?

Il est grand temps de réfléchir à la réflexion, de réinventer l’invention, de repenser nos pansements. Pour sauter plus loin, plus haut, il faut savoir reculer, se concentrer, prendre son élan. Apprendre à collaborer pour se faire la courte échelle, et de penser à demain plutôt qu’à soi-même. Regarder l’horizon plutôt que son nombril.

Inventons tout de suite un nouveau mot : Explovation. Il résume à lui seul l’entier du texte, en un seul mot. Il donne à lui seul la direction, ailleurs. Juste là où nous n’avons jamais été, par paresse, par suffisance, par bêtise. L’homme se complaît dans sa grandeur, elle n’est que simulacre d’intelligence, il se complaît dans sa bonté, elle n’est que simulacre d’amour. C’est en tous cas ce que nous dirons nos arrières arrières arrières petits-enfants.

L’open exploration. Après elle le déluge. Le déluge d’innovations.

Deux premières séances d’open exploration auront lieu à

New York – Samedi 18 février 2017

Genève – Samedi 18 mars 2017

Bienvenu. Infos via inscription sur myracle.org


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